En 1850, Cannes est une petite ville en plein essor touristique et démographique. Cependant les ressources en eau sont insignifiantes pour une ville où " les villas nouvelles surgissent chaque jour ; la ville de Cannes ne possède qu'une seule fontaine, qui débite à peine un litre d'eau par seconde, et quelques puits publics, appartenant à la commune. " Le développement de son économie est freiné par le manque d'eau.

"Depuis longtemps, la ville de Cannes, dont l'importance et le commerce s'accroissent chaque jour, se préoccupe des moyens à employer pour procurer de l'eau à ses habitants et aux marins qui fréquentent son port, le plus commerçant de l'arrondissement de Grasse et un des plus importants du département du Var.

Un seul moulin à farine existe à la limite la plus reculée de son territoire.
Ainsi, les négociants qui font le commerce des farines à Cannes et une partie des habitants de cette ville sont-ils obligés d'aller moudre leurs grains aux usines du Loup situées à 18 000 m de Cannes.

La production de l'huile destinée au commerce, ne pouvant pas se faire à Cannes, on est forcé de porter les olives à Grasse distante de 17 000 m et de faire ensuite redescendre l'huile à Cannes qui est l'entrepôt général et le port d'expédition de presque tout l'arrondissement."

Extraits de l'avant-projet du Canal de Cannes, réalisé par les Ponts et Chaussées, le 20 novembre 1850.

"Sous un climat privilégié, les terres légères et fécondes, exposées en amphithéâtre au Midi, abritées contre les vents du nord et du nord-ouest, ne peuvent pourtant faute d'eau, convenir qu'à la culture des céréales, de la vigne, du rosier et de l'olivier... pas des plantes à parfum"
Extrait de l'avant-projet du Canal de Cannes, réalisé par les Ponts et Chaussées, le 20 novembre 1850.

La ville de Cannes envisage la création du canal afin d'assurer à tous les habitants qui surgissent chaque jour sur le territoire de Cannes une eau salubre, abondante et le moyen en toute saison de fraîcheur, de verdure et de fleurs.

"Fournir à Cannes de l'eau potable pour ses habitants et de l'eau pour arroser ses rues, ses promenades, ses jardins c'est transformer cette ville, c'est lui assurer d'une manière définitive la vogue dont elle jouit aujourd'hui auprès des étrangers et des malades"

Extrait du rapport de l'ingénieur ordinaire, le 29 mai 1865.

" Ainsi, si on a pu dire jusqu'à ce jour que Cannes était la terre promise, on dira à l'avenir que c'est le Paradis terrestre"

discours de M. Frémy, Conseiller d'Etat, lors de la présentation du projet.